Alors que les températures chutent, imaginez un monde où la chaleur de nos foyers, de nos bureaux et de nos usines ne contribue plus au réchauffement climatique. Est-ce un rêve lointain ou une réalité à portée de main ?
Le chauffage représente une part considérable de notre consommation énergétique totale. En France, par exemple, il est responsable d'environ 32% de la consommation d'énergie finale, et jusqu'à 40% dans certains pays industrialisés avec des hivers rigoureux. Ces besoins massifs en énergie ont un impact environnemental conséquent, contribuant de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. Les énergies renouvelables (EnR) sont de plus en plus considérées comme la pierre angulaire de la transition énergétique, offrant une alternative propre et durable. Cependant, la question du chauffage est souvent éclipsée par celle de la production d'électricité. Ce texte examine de près la faisabilité et les défis d'une transition complète vers des EnR pour satisfaire tous les besoins de chauffage, explorant le potentiel de solutions comme le solaire thermique, la géothermie, la biomasse et l'aérothermie.
Cette analyse approfondie explorera les différentes sources de chauffage renouvelables, leurs avantages et leurs limites spécifiques, en mettant en lumière le potentiel de chacune pour répondre aux divers besoins de chauffage. Nous examinerons également les défis technologiques, économiques, politiques et sociaux qui entravent une transition complète vers un système de chauffage durable. Enfin, nous présenterons des solutions et des stratégies concrètes pour parvenir à un système de chauffage 100% renouvelable, en tenant compte des spécificités de différents secteurs et régions.
Les sources de chauffage renouvelables : un panorama détaillé
Il existe diverses sources d'énergie renouvelable capables de fournir de la chaleur pour nos maisons, nos entreprises et nos industries, offrant une alternative aux combustibles fossiles. Chacune de ces sources possède ses propres caractéristiques, avantages et inconvénients, qui déterminent son applicabilité dans différents contextes. Un aperçu détaillé de ces options s'avère essentiel pour évaluer leur potentiel global et identifier les synergies possibles entre elles.
Solaire thermique
Le solaire thermique utilise des capteurs solaires pour convertir le rayonnement solaire en chaleur. Ce processus permet de chauffer directement l'eau ou l'air, offrant une alternative propre et renouvelable aux combustibles fossiles et aux systèmes de chauffage traditionnels. Le principe de base est simple : les rayons du soleil chauffent un fluide caloporteur, généralement de l'eau ou un mélange d'eau et d'antigel, qui transfère ensuite la chaleur à un système de chauffage ou à un ballon d'eau chaude. Cette chaleur peut être utilisée pour le chauffage domestique, la production d'eau chaude sanitaire, ou même pour des applications industrielles.
Types de technologies :
- Panneaux solaires thermiques pour l'eau chaude sanitaire et le chauffage domestique : ces panneaux, souvent installés sur les toits, absorbent la chaleur du soleil et la transfèrent à un fluide caloporteur.
- Centrales solaires thermodynamiques avec stockage thermique pour la production de chaleur à grande échelle et potentiellement le chauffage urbain : ces centrales concentrent le rayonnement solaire pour chauffer un fluide à haute température, qui peut ensuite être utilisé pour produire de la vapeur et faire fonctionner une turbine.
- Chauffage solaire passif (conception architecturale) : cette approche consiste à concevoir des bâtiments de manière à maximiser l'utilisation de la chaleur solaire, en utilisant des techniques telles que l'orientation optimale, le vitrage sélectif et les murs Trombe.
L'énergie solaire est abondante et gratuite, ce qui permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre liées au chauffage et d'accroître l'indépendance énergétique d'un pays, diminuant sa dépendance aux importations de combustibles fossiles. Le solaire thermique peut réduire la consommation d'énergie traditionnelle pour le chauffage de l'eau d'environ 60% dans les maisons individuelles équipées de systèmes performants. L'installation de 6 millions de mètres carrés de capteurs solaires thermiques permettrait d'économiser l'équivalent de la consommation annuelle de gaz de ville de 400 000 logements. En revanche, le solaire thermique est intermittent, dépendant des conditions météorologiques et de la saison, ce qui nécessite des systèmes de stockage thermique pour assurer un approvisionnement continu en chaleur. Son efficacité varie également selon la région géographique et l'ensoleillement disponible, avec des performances moindres dans les régions nuageuses ou à haute latitude. L'installation nécessite un espace suffisant, généralement sur les toits ou les façades des bâtiments, et les coûts initiaux peuvent être élevés, bien que les coûts d'exploitation soient faibles.
Certaines entreprises innovantes intègrent désormais le solaire thermique directement dans l'architecture des bâtiments, créant des solutions esthétiques et fonctionnelles. Des façades solaires chauffantes captent la chaleur du soleil tout en servant d'éléments architecturaux, améliorant l'isolation thermique des bâtiments. Des toits solaires intégrés combinent la production d'électricité photovoltaïque avec la production de chaleur thermique, maximisant l'utilisation de l'espace disponible et offrant une double fonctionnalité. Ces solutions minimisent l'impact visuel des installations solaires et maximisent l'utilisation de l'espace disponible, contribuant à une intégration harmonieuse du solaire thermique dans l'environnement bâti. On estime que l'intégration du solaire thermique dans les bâtiments pourrait réduire de 15% les besoins en chauffage des villes.
Géothermie
La géothermie exploite la chaleur stockée dans le sous-sol terrestre pour fournir du chauffage, offrant une source d'énergie stable et durable. Cette chaleur provient du noyau terrestre et des processus radioactifs naturels qui se produisent à l'intérieur de la Terre. Elle peut être extraite par différents moyens, selon la profondeur et la température des ressources géothermiques, allant des pompes à chaleur géothermiques peu profondes aux centrales géothermiques profondes.
Types de technologies :
- Géothermie de surface (pompes à chaleur géothermiques) : pour le chauffage individuel et collectif, ces systèmes utilisent la température relativement constante du sol à faible profondeur pour chauffer ou refroidir les bâtiments.
- Géothermie profonde : pour le chauffage urbain et la production d'électricité, cette technologie exploite les ressources géothermiques à haute température situées à plusieurs kilomètres de profondeur.
La géothermie offre une source d'énergie constante, indépendante des conditions météorologiques et des variations saisonnières, contrairement au solaire et à l'éolien. Elle présente un faible impact environnemental, ne produisant pas d'émissions directes de gaz à effet de serre, et son efficacité énergétique est généralement élevée, avec des coefficients de performance (COP) pouvant atteindre 4 ou 5, ce qui signifie qu'elle peut produire 4 à 5 fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme. La température du sol reste relativement constante tout au long de l'année, ce qui permet un chauffage efficace même en hiver. Cependant, les coûts d'installation sont élevés, en particulier pour la géothermie profonde, et les ressources géothermiques sont limitées dans certaines régions, nécessitant une exploration approfondie pour identifier les sites appropriés. L'exploitation de la géothermie profonde peut également engendrer des risques de sismicité induite, bien que ces risques soient généralement faibles et peuvent être gérés par des protocoles de sécurité rigoureux. Le forage d'un puits géothermique profond peut coûter entre 5 et 10 millions d'euros, ce qui représente un investissement conséquent.
Pour étendre l'accès à la géothermie dans des régions où les ressources naturelles sont limitées, le concept de "géothermie assistée par l'homme" (EGS) est en développement, offrant une solution prometteuse. L'EGS consiste à fracturer artificiellement des roches chaudes et sèches en profondeur, à injecter de l'eau pour les chauffer, puis à extraire l'eau chaude pour produire de la chaleur ou de l'électricité. Cette technologie offre un potentiel considérable, permettant d'exploiter la chaleur géothermique dans des régions qui ne disposent pas de ressources hydrothermales naturelles, mais elle est encore en phase de recherche et développement, nécessitant des investissements importants pour surmonter les défis techniques et environnementaux. On estime que la géothermie assistée pourrait potentiellement fournir jusqu'à 10% des besoins mondiaux en énergie.
Biomasse
La biomasse utilise des matières organiques, telles que le bois, les déchets agricoles et les résidus forestiers, pour produire de la chaleur par combustion, offrant une source d'énergie renouvelable locale et diversifiée. Il s'agit d'une source d'énergie renouvelable locale qui peut contribuer à la valorisation des déchets et à la création d'emplois, en particulier dans les régions rurales et forestières. Le potentiel de la biomasse en tant que source de chauffage est considérable, en particulier dans les régions rurales et forestières, où les ressources en biomasse sont abondantes et facilement accessibles.
Types de technologies :
- Chaudières à bois (individuelles et collectives) : ces chaudières brûlent du bois pour produire de la chaleur, qui peut être utilisée pour le chauffage domestique ou pour alimenter des réseaux de chaleur.
- Réseaux de chaleur alimentés par la biomasse (chauffage urbain) : ces réseaux distribuent la chaleur produite par une centrale de biomasse à un ensemble de bâtiments, offrant une solution de chauffage centralisée et efficace.
- Cogénération (production combinée de chaleur et d'électricité) : cette technologie permet de produire simultanément de la chaleur et de l'électricité à partir de la biomasse, maximisant l'efficacité énergétique.
La biomasse offre une source d'énergie renouvelable locale, valorise des déchets et créé des emplois, contribuant à l'économie circulaire et au développement durable des régions rurales. La biomasse représente environ 10% de la consommation d'énergie primaire dans certains pays européens, comme l'Autriche et la Suède, où elle est largement utilisée pour le chauffage domestique et industriel. Néanmoins, l'utilisation de la biomasse peut avoir un impact environnemental, notamment en termes d'émissions de particules fines et de déforestation si elle n'est pas gérée durablement, nécessitant une exploitation responsable des ressources forestières et une utilisation de technologies de combustion propres. L'efficacité des chaudières à bois varie considérablement, et les coûts d'approvisionnement et de stockage peuvent être élevés, en particulier dans les régions où la biomasse est rare. L'utilisation de filtres à particules performants permet de réduire les émissions de particules fines des chaudières à biomasse de plus de 90%.
Le concept de "bioénergies avancées" vise à développer des sources de biomasse plus durables et efficientes, réduisant l'impact environnemental et améliorant la performance énergétique. Les algues et les micro-organismes peuvent être cultivés pour produire du biogaz, un combustible propre et renouvelable qui peut être utilisé pour le chauffage, la production d'électricité et le transport. Ces bioénergies avancées présentent un potentiel considérable pour réduire l'impact environnemental de la biomasse et améliorer son efficacité énergétique, offrant une alternative durable aux combustibles fossiles. Le biogaz produit à partir d'algues peut potentiellement remplacer jusqu'à 20% de la consommation actuelle de gaz naturel.
Aérothermie (pompes à chaleur Air/Air et Air/Eau)
L'aérothermie utilise des pompes à chaleur pour extraire la chaleur de l'air extérieur et la transférer à l'intérieur d'un bâtiment, offrant une solution de chauffage économique et écologique. Ce processus permet de chauffer efficacement l'air ou l'eau, offrant une alternative économique et écologique aux systèmes de chauffage traditionnels, tels que les chaudières à gaz ou à fioul. Les pompes à chaleur aérothermiques sont de plus en plus populaires, en particulier dans les régions où les températures hivernales sont modérées, en raison de leur facilité d'installation et de leur faible coût d'exploitation.
Types de technologies :
- Pompes à chaleur air/air (diffusion directe de l'air chaud) : ces systèmes utilisent un ventilateur pour diffuser l'air chaud dans les pièces, offrant un chauffage rapide et réactif.
- Pompes à chaleur air/eau (chauffage par radiateurs ou plancher chauffant) : ces systèmes chauffent l'eau, qui est ensuite distribuée dans des radiateurs ou un plancher chauffant pour chauffer les pièces.
L'aérothermie offre une installation relativement simple et peu coûteuse, avec une efficacité énergétique élevée (COP), permettant de réduire considérablement les factures de chauffage. Les pompes à chaleur peuvent fournir jusqu'à trois ou quatre fois plus de chaleur qu'elles ne consomment d'électricité, ce qui en fait une solution de chauffage très efficace. Toutefois, l'efficacité des pompes à chaleur aérothermiques diminue par temps très froid, et elles peuvent générer du bruit, ce qui peut être gênant pour les voisins. Leur performance est directement liée à la température extérieure, ce qui peut limiter leur utilisation dans les régions à climat rigoureux, où elles nécessitent un système de chauffage d'appoint. Le coefficient de performance (COP) d'une pompe à chaleur peut chuter de 3 à 2 lorsque la température extérieure descend en dessous de zéro degré Celsius, réduisant son efficacité.
Pour optimiser les performances des pompes à chaleur aérothermiques dans les climats froids, des technologies de dégivrage avancées sont en développement, améliorant leur fiabilité et leur efficacité. Ces technologies permettent d'éviter la formation de givre sur l'unité extérieure, ce qui réduit la perte d'efficacité et prolonge la durée de vie du système. L'intégration avec des systèmes de stockage thermique permet également de lisser la demande de chauffage et d'améliorer la performance globale du système, stockant la chaleur excédentaire produite pendant les périodes de faible demande et la restituant pendant les périodes de forte demande. L'utilisation de fluides frigorigènes à faible potentiel de réchauffement global (PRG) permet également de réduire l'impact environnemental des pompes à chaleur.
Autres sources potentielles
D'autres sources d'énergie renouvelable pourraient également contribuer au chauffage, bien qu'elles soient moins courantes et nécessitent des développements technologiques supplémentaires. L'énergie marine thermique des mers exploite la différence de température entre les eaux de surface et les eaux profondes pour produire de la chaleur. La chaleur des eaux usées peut être récupérée et utilisée pour le chauffage urbain, offrant une source d'énergie locale et durable. La chaleur industrielle récupérée, provenant des processus industriels, représente également une source potentielle d'énergie, qui peut être valorisée pour alimenter des réseaux de chaleur ou pour chauffer des bâtiments.
Avantages et défis d'une transition complète vers le chauffage renouvelable
Une transition complète vers le chauffage renouvelable offre de nombreux avantages socio-économiques et environnementaux, améliorant la qualité de vie et contribuant à un avenir durable. Cependant, elle pose également des défis technologiques, économiques, politiques et sociaux importants, qui doivent être surmontés pour assurer le succès de la transition. Une analyse approfondie de ces avantages et de ces défis est essentielle pour évaluer la faisabilité et les implications d'une telle transition, en tenant compte des spécificités de différents secteurs et régions.
Avantages Socio-Économiques et environnementaux
Le passage au chauffage renouvelable permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique et à la protection de l'environnement. Il améliore la qualité de l'air en réduisant les polluants atmosphériques, tels que les particules fines et les oxydes d'azote, améliorant la santé publique et réduisant les coûts de santé. Cela peut créer des emplois dans les secteurs des EnR, stimulant l'innovation et la croissance économique, et renforcer l'indépendance énergétique et la sécurité d'approvisionnement d'un pays, réduisant sa vulnérabilité aux fluctuations des prix des combustibles fossiles. De plus, cela permet de réduire les factures énergétiques à long terme, en particulier pour les ménages à faibles revenus, améliorant leur pouvoir d'achat et réduisant la précarité énergétique.
Par exemple, dans une ville de taille moyenne, l'utilisation d'un réseau de chaleur alimenté par la biomasse locale pourrait créer une centaine d'emplois directs et indirects, en particulier dans les secteurs de la foresterie, de la logistique et de la maintenance. L'investissement dans les énergies renouvelables peut également stimuler l'innovation et la compétitivité des entreprises locales, créant de nouvelles opportunités économiques. La transition vers le chauffage renouvelable peut également améliorer la qualité de vie, en réduisant le bruit et la pollution visuelle liés aux systèmes de chauffage traditionnels.
Défis technologiques et économiques
L'intermittence des sources d'énergie renouvelable constitue un défi majeur, en particulier pour le solaire et l'éolien, qui dépendent des conditions météorologiques. Le soleil ne brille pas toujours, le vent ne souffle pas constamment, et la biomasse nécessite une gestion durable des ressources. Il est donc nécessaire de développer des solutions de stockage thermique performantes et abordables, telles que des ballons tampon, le stockage souterrain et les matériaux à changement de phase (MCP), pour assurer un approvisionnement continu en chaleur. Le coût initial élevé des installations constitue également un frein à l'adoption des EnR, en particulier pour les ménages à faibles revenus et les petites entreprises. Il est indispensable de mettre en place des politiques incitatives, telles que des subventions, des crédits d'impôts et des tarifs d'achat garantis, pour encourager l'investissement dans les EnR. L'adaptation des infrastructures existantes nécessite la rénovation thermique des bâtiments pour réduire les besoins en chauffage et la modernisation des réseaux de chauffage urbain pour permettre l'intégration des sources d'énergie renouvelable.
Le coût d'installation d'une pompe à chaleur géothermique peut varier de 15 000 à 30 000 euros, ce qui représente un investissement conséquent pour de nombreux ménages. Cependant, les économies réalisées sur les factures de chauffage peuvent amortir cet investissement sur une période de 10 à 15 ans, en fonction des prix de l'énergie et des performances du système. Le coût du stockage thermique à grande échelle peut également représenter un défi, nécessitant des investissements importants dans les infrastructures et les technologies.
Défis politiques et sociaux
Un cadre réglementaire clair et stable est essentiel pour encourager le développement des EnR et créer un environnement favorable à l'investissement. Il est nécessaire de définir des objectifs ambitieux de développement des EnR, de supprimer les subventions aux énergies fossiles et d'établir des règles claires pour l'exploitation des ressources renouvelables. L'acceptation sociale des projets EnR est également cruciale, en particulier pour les installations de grande taille, telles que les centrales de biomasse et les parcs éoliens. Il faut informer et sensibiliser le public aux avantages des EnR, en dissipant les idées fausses et en répondant aux préoccupations. La participation citoyenne est essentielle pour assurer l'acceptation sociale des projets EnR et créer un sentiment d'appropriation. La formation et les compétences sont des éléments clés pour assurer le succès de la transition énergétique, en formant des professionnels qualifiés pour installer, maintenir et exploiter les installations EnR. La coordination entre les différents acteurs (gouvernements, entreprises, chercheurs et consommateurs) est indispensable pour assurer une transition harmonieuse et efficace vers le chauffage renouvelable.
Solutions et stratégies pour un chauffage 100% renouvelable
Il existe plusieurs solutions et stratégies pour parvenir à un système de chauffage 100% renouvelable, offrant un avenir énergétique plus propre et plus durable. Ces solutions impliquent des actions à différents niveaux, allant de la rénovation énergétique des bâtiments à la mise en place de politiques incitatives et à la promotion de l'innovation technologique.
Rénovation énergétique des bâtiments
La rénovation énergétique des bâtiments est une étape essentielle pour réduire les besoins en chauffage avant de passer aux EnR, améliorant le confort thermique et réduisant les factures d'énergie. Une isolation thermique performante des murs, des toits et des fenêtres permet de minimiser les pertes de chaleur, réduisant la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. La ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux avec récupération de chaleur permet de renouveler l'air intérieur tout en conservant la chaleur, améliorant la qualité de l'air et réduisant les pertes d'énergie. L'utilisation de matériaux de construction écologiques, tels que le bois, la paille et la terre crue, contribue également à réduire l'empreinte environnementale des bâtiments.
Une maison bien isolée peut réduire ses besoins en chauffage de 50% ou plus, en diminuant les pertes de chaleur par les murs, les fenêtres et le toit. L'investissement dans une bonne isolation est donc une priorité pour tout projet de rénovation énergétique, permettant de réaliser des économies importantes sur les factures d'énergie et d'améliorer le confort thermique.
Intégration et optimisation des différentes sources d'énergie renouvelable
La combinaison de plusieurs sources d'EnR permet de diversifier l'approvisionnement en énergie et de réduire la dépendance à une seule source, améliorant la fiabilité et la résilience du système de chauffage. L'utilisation de systèmes hybrides, tels qu'une pompe à chaleur associée à une chaudière à condensation, permet d'optimiser l'efficacité énergétique du système de chauffage, en utilisant la source d'énergie la plus appropriée en fonction des conditions météorologiques et des besoins en chauffage. La gestion intelligente de l'énergie (smart grids) permet d'optimiser la production et la consommation de chaleur en temps réel, en adaptant l'offre à la demande et en intégrant les sources d'énergie renouvelable de manière efficace.
Par exemple, un bâtiment peut être équipé de panneaux solaires thermiques pour produire de l'eau chaude sanitaire pendant la journée, d'une pompe à chaleur géothermique pour le chauffage et d'une chaudière à biomasse en appoint pour les périodes de grand froid, offrant une solution de chauffage diversifiée et durable.
Développement de réseaux de chauffage urbain durables
L'alimentation des réseaux de chaleur par des sources d'EnR, telles que la biomasse, la géothermie et le solaire thermique, permet de fournir de la chaleur à un grand nombre de bâtiments de manière centralisée, réduisant les coûts et améliorant l'efficacité énergétique. L'utilisation de la chaleur fatale provenant des industries et des centres de données permet de valoriser une énergie qui serait autrement perdue, contribuant à l'économie circulaire. L'optimisation de la distribution de la chaleur permet de réduire les pertes et d'améliorer l'efficacité du réseau, minimisant les coûts et les impacts environnementaux.
Dans certaines villes, les réseaux de chaleur urbains alimentent déjà des milliers de logements avec une énergie 100% renouvelable, offrant une solution de chauffage durable et abordable. Ces réseaux de chaleur peuvent également être utilisés pour refroidir les bâtiments pendant l'été, offrant une solution de climatisation efficace et écologique.
Stockage thermique : la clé de la flexibilité
Le stockage thermique est essentiel pour gérer l'intermittence des EnR et assurer un approvisionnement constant en chaleur, garantissant la disponibilité de la chaleur même en l'absence de soleil ou de vent. Il existe différents types de stockage thermique, tels que les ballons d'eau chaude, le stockage souterrain dans des aquifères ou des puits de chaleur, et les matériaux à changement de phase (MCP), chacun offrant des avantages et des inconvénients différents. L'intégration du stockage thermique dans les bâtiments et les réseaux de chaleur permet d'améliorer la flexibilité et la performance du système de chauffage, réduisant les coûts et améliorant la fiabilité.
Un ballon d'eau chaude peut stocker la chaleur produite par les panneaux solaires thermiques pendant la journée et la restituer pendant la nuit, assurant un approvisionnement continu en eau chaude sanitaire. Le stockage souterrain permet de stocker de grandes quantités de chaleur pendant les mois d'été et de la restituer pendant les mois d'hiver, offrant une solution de stockage à long terme et à grande échelle.
Politiques incitatives et réglementation
Les politiques incitatives, telles que les subventions et les crédits d'impôts pour l'installation d'équipements EnR, encouragent l'adoption de technologies propres, réduisant les coûts initiaux et stimulant l'investissement. Les obligations de performance énergétique des bâtiments incitent à la rénovation et à la construction de bâtiments plus performants, améliorant l'efficacité énergétique et réduisant les besoins en chauffage. Les tarifs d'achat garantis pour l'électricité produite à partir d'EnR (qui peuvent s'appliquer à la chaleur) sécurisent les investissements dans les EnR, offrant une garantie de revenu et stimulant le développement de projets renouvelables. La taxation du carbone incite à réduire les émissions de gaz à effet de serre, encourageant l'utilisation d'énergies renouvelables et pénalisant l'utilisation de combustibles fossiles.
Exemples concrets
Plusieurs villes et régions ont déjà réussi à réduire significativement leur dépendance aux énergies fossiles pour le chauffage, démontrant la faisabilité et les avantages d'une transition vers le chauffage renouvelable. Par exemple, certaines municipalités utilisent des réseaux de chaleur alimentés par la géothermie ou la biomasse pour chauffer des milliers de foyers, offrant une solution de chauffage durable et abordable. Des projets pilotes de chauffage 100% renouvelable, tels que des éco-quartiers et des bâtiments passifs, démontrent la faisabilité d'une transition complète, offrant des exemples concrets et inspirants. Des entreprises innovantes développent des technologies de chauffage renouvelable performantes et abordables, contribuant à l'innovation et à la croissance économique.
Un éco-quartier en Suède utilise la chaleur des eaux usées pour chauffer les logements, réduisant les déchets et valorisant une source d'énergie locale. Un village en Autriche est complètement autonome en énergie grâce à la biomasse locale, créant des emplois et stimulant l'économie locale.
- La ville de Copenhague s'est engagée à devenir neutre en carbone d'ici 2025, en investissant massivement dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.
- La région de Styrie, en Autriche, est un exemple de réussite en matière de biomasse, avec une forte concentration d'entreprises et de compétences dans ce secteur.
- L'Islande utilise la géothermie pour chauffer plus de 90% de ses logements, offrant une source d'énergie abondante et abordable.